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FASO
22 octobre 2025

Soja non-déforestant et RDUE : quel impact pour l’approvisionnement européen ?

Avec le Règlement déforestation de l’UE (RDUE), seul du soja non-déforestant et tracé devrait nourrir les élevages européens.
Dans leur étude, Sofiprotéol et Oraé Géopolitique évaluent les volumes, les surcoûts et les défis pour la filière.

L’année 2026 s’annonçait charnière pour le secteur de l’alimentation animale. À partir du 30 décembre 2025, le Règlement déforestation de l’Union européenne devait entrer en vigueur. Dans ce cas, seul le soja tracé et cultivé sur des zones non-déforestées après 2020 , ainsi que ses dérivés, pouvaient entrer dans l’Union européenne. Mais, à quelques mois de l’entrée vigueur du texte, l’incertitude réglementaire plane. Des discussions à Bruxelles sur un éventuel report d’un an ou une période de grâce de 6 mois sont toujours en cours. Les difficultés techniques de la mise en application pratique expliquent en grande partie ces revirements.

Pour mesurer et anticiper les enjeux d’approvisionnement en Europe et en France, Sofiprotéol a piloté une étude complète qui s’adresse aux acteurs économiques de la filière et de l’interprofession. Un document de synthèse décrit l’offre mondiale disponible et les défis à relever pour être en conformité avec ce nouveau règlement.

Comment la production mondiale de soja non-déforestant se répartit-elle ?

L’étude révèle que 99 % du soja mondial seraient éligibles au RDUE. Par exemple, en Amérique latine, seules 4 millions de tonnes proviennent de parcelles déforestées après 2020. De plus, le Brésil, premier producteur, conserve 14 millions d’hectares de prairies mobilisables sans nouvelle déforestation.

Quelle conséquence économique pour la filière des oléoprotéagineux en Europe ?

Le principal enjeu du RDUE n’est pas la quantité disponible, mais la conformité documentaire et la capacité effective de ségrégation des filières.
Les acteurs sud-américains disposent cependant déjà d’outils de géolocalisation et de ségrégation des flux. À l’inverse, des origines comme l’Afrique ou l’Asie pourraient être en difficulté sur ce critère. Néanmoins, la traçabilité et la certification génèrent dans tous les cas des surcoûts pour les acheteurs européens estimés entre 30 et 50 dollars par tonne de tourteaux non-déforestants ségrégés. Ces coûts reflètent surtout des investissements humains, digitaux et logistiques pour appliquer les nouvelles règles.
Par conséquent, l’Union européenne s’expose à une réduction du nombre d’origines et d’entreprises capables de fournir ses marchés, ainsi qu’au moins dans un premier temps, à une augmentation du coût de ses approvisionnements.

 

Pour en savoir plus, consultez le Point Eco : Point éco | L’évaluation de l’offre mondiale en soja non-déforestant

Étude financée par Sofiprotéol avec les cotisations interprofessionnelles (CVO) de la filière des huiles et protéines végétales.

Contact : Manon Sailley, manon.sailley@sofiproteol.com et Antoine Donval, antoine.donval@sofiproteol.com

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