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Innovation
FASO
27 février 2025

Microb.IA pour booster les cultures en activant le microbiote du sol

Grâce à l’intelligence artificielle, le projet Microb.IA explore le potentiel du microbiote du sol et adapte les pratiques pour stimuler l’activité des bactéries. À la clé, une baisse des intrants à l’échelle de la rotation.

Avec le projet Microb.IA, BioIntrant et RAGT explorent le rôle du microbiote pour transformer les pratiques agricoles et améliorer la fertilité des sols. « Comme pour la santé humaine, comprendre le rôle fonctionnel de ces micro-organismes ouvre des pistes inédites », souligne Nicolas Chabert, directeur recherche et développement chez BioIntrant.

Le projet naît d’un constat simple : les biosolutions microbiennes ne suffisent pas, à elles seules, à stimuler les défenses immunitaires ou favoriser la croissance des végétaux. Dès lors, Microb.IA va proposer une approche plus globale. En effet, l’outil prend en compte les spécificités des sols et optimise en conséquence les itinéraires techniques dans la durée. « Nous voulons intégrer les pratiques existantes tout en préservant l’écologie fonctionnelle des sols », précise Nicolas Chabert.

 

Le projet Microb.IA, évalue les fonctions écologiques et microbiologiques des sols

Grâce à l’intelligence artificielle, Microb.IA va identifier les déséquilibres microbiens des sols. Puis, il proposera des pratiques culturales adaptées. Par exemple, face à un déficit d’assimilation de l’azote des plantes, l’outil pourra recommander des pratiques ciblées qui activeront les bactéries utiles à la minéralisation de la matière organique. Par conséquent, cet outil permet de limiter les pertes en éléments nutritifs et d’optimiser l’usage des fertilisants.

De plus, des micro-organismes présents dans la rhizosphère luttent naturellement contre les pathogènes du sol. En favorisant ces interactions, les plantes deviennent plus résistantes face aux contaminations.

Activer ces micro-organismes bénéfiques passe également par le choix des variétés de tournesol, de colza ou l’introduction de nouvelles cultures, y compris en interculture. En effet, elles exercent une pression de sélection sur les communautés microbiennes du sol, en favorisant celles qui vivent sur leurs racines. Dans ce cadre, RAGT apporte son expertise en génétique et celle de l’expérimentation. Cette compétence est essentielle pour comprendre l’influence des plantes sur la composition du microbiote. « Nous allons mettre en place des plateformes, enquêter chez les agriculteurs, réaliser des analyses de sol, partage Baptiste Soenen, responsable du département agronomie, innovation et semences chez RAGT. Par ailleurs, cela nous permet de qualifier l’impact de notre génétique sur le microbiote du sol. »

Nicolas Chabert, directeur recherche et développement chez BioIntrant : « Nous avons des années de recherche sur les interactions plantes-bactéries à notre actif. En outre, nous bénéficions du soutien d’un conseil scientifique composé de chercheurs du CNRS. Leur expertise nous guide dans le pilotage des projets R&D et enrichit nos travaux sur ces thématiques ».

Les atouts du projet Microb.IA

  • Pour les agriculteurs, une meilleure connaissance des sols et une baisse des intrants

Les agriculteurs disposeront d’un outil de caractérisation du microbiote de leur sol pour en comprendre le fonctionnement. Ensuite, ils pourront déployer les bons leviers pour stimuler ces micro-organismes qui jouent un rôle clé dans la santé des plantes en répondant à une problématique de terrain.

 

  • Pour la filière des oléoprotéagineux, un soutien à l’agroécologie

Microb.IA s’adresse aux agriculteurs et à leurs conseillers. En valorisant pleinement les fonctions naturelles des sols, ce modèle sert à réduire les charges d’intrants. Il permet également d’améliorer les rendements du colza et du tournesol. Par conséquent, l’outil favorise l’approvisionnement de matières premières durables pour les outils industriels.

Baptiste Soenen, responsable du département agronomie, innovation et outils chez RAGT Semences : « Nous allons collecter des données de sols d’exploitations aux pratiques culturales variées. Certaines fermes ont des rotations très longues, d’autres enchaînent colza, blé, orge, avec la présence ou non de crucifères en interculture. Labour, semis direct, couverts permanents… L’objectif est de capter cette diversité pour entraîner un modèle numérique robuste ».
Sofiprotéol soutient la conception de l’outil Microb.IA et les essais

Sofiprotéol, grâce aux cotisations interprofessionnelles (CVO) de la filière des huiles et protéines végétales, finance les analyses des données métagénomiques des sols, le développement des jumeaux numériques et les essais au champ. « Sans cette aide, nous ne serions pas allés aussi vite et aussi loin, assure Baptiste Soenen de RAGT. À l’automne 2025, le semencier va implanter ses premiers essais dans une diversité de situations. « Ainsi, nous collectons des données que BioIntrant pourra rapidement utiliser pour construire et entrainer son modèle, précise Baptiste Soenen. Puis, dans un second temps, nous testerons les recommandations. »

 

Retrouvez les autres projets concernant le numérique et l’agroécologie soutenus par Sofiprotéol :

Pour en savoir plus sur l’appel à projets et sur la présentation des lauréats lors du Salon international de l’agriculture : Lauréats de l’appel à projets Faso dédié au numérique

 

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